«J’ai la mémoire qui flanche…»[2] nous chantait Jeanne Moreau dans les années soixante. Nous avions, à notre tour, beaucoup fredonné cette chanson…
1968 allait pointer son nez gourmand de senteurs nouvelles dans ces temps qui, à première vue, semblaient se soucier plus de vie immédiate que de mémoire. L’avenir était à nous et tout pouvait changer!...
La radicalité des engagements politiques de cette époque nous rappelle cependant que si la jeunesse avait soif de vie et de changement, elle n’en était pas amnésique pour autant.
Les combats politiques comme les utopies, s’ancraient (même dans la révolte) sur un terreau de luttes encore récentes et sur les bouleversements d’une guerre mondiale achevée vingt ans plus tôt.
Aujourd’hui les médias, toujours friands d’anniversaires et de célébrations (surtout quand ils font des comptes ronds et bien propres), nous carillonnent sur toutes les chaînes et dans tous les magazines les quarante ans de 68. A vrai dire, au-delà du folklore et de quelques slogans, ils ne savent pas trop quoi en dire. L’événement (ou «les événements!» comme il était coutume de dire) leur échappe complètement par sa complexité ou sa disparité, pour ne pas dire sa richesse. Quand quelque chose résiste à la simplification, les médias n’aiment pas cela!...
Il en est de même pour nos dirigeants. En particulier ceux qui sont sensés remplir ces fonctions à la tête de nos états. Et je ne peux m’empêcher de penser d’abord à la France et à l’Italie.
Quitte à gâter leurs teints respectifs laborieusement bronzés, cette époque a tendance à leur provoquer des éruptions de boutons… Quel dommage! S’ils se trouvent obligés de prononcer le mot «Mémoire», on a déjà l’impression qu’ils viennent d’avaler un révulsif. Mais si vous avez l’audace d’ajouter innocemment le mot «Liberté»… Parler par exemple de la mémoire d’un grand moment de liberté (même s’il ne s’agit que de liberté d’esprit), là, il faut courir aux urgences chercher l’emplâtre ou l’antidote qui empêchera le maquillage de craqueler définitivement sous une éruption de furonculose.
Pour eux aussi, la Mémoire n’est bonne que réduite, comme les têtes à la manière des Jivaros. Réduite à une bouillie communicante qui la rendrait inoffensive. Une sorte de Mémoire-com.
Une fois réduite et bien évidée de toute complexité, cette Mémoire-com peut s’ingurgiter en douceur et sans douleur entre deux publicités, sans crainte d’effets secondaires, tels des sursauts de réflexion malvenus.
En France nous avons eu droit, entre autre, à la lettre de Guy Môquet[3] qui devait être obligatoirement lue à date fixe dans les écoles, quitte à transformer, hors de tout contexte historique, l’engagement d’un jeune résistant communiste en verbiage pétainiste moralisant…
Puis ce fut l’idée lumineuse d’imposer aux enfants des écoles «l’adoption» de la mémoire d’un enfant juif exterminé lors de la Shoah…
Inutile d’ajouter des commentaires à ces coups de com. ou de pub comme on veut, qui ne ridiculisent que leurs auteurs, pardon, leurs décideurs.
La Mémoire-com va d’ailleurs de pair avec l’anti-repentance. Ce pourrait être l’antidote de nos dirigeants dont nous parlions plus haut. Avec cette formule magique, ils peuvent balayer d’un revers de la main (à défaut de le faire devant leur porte) toutes les périodes douloureuses et délicates de notre Histoire quand on veut bien la regarder dans son ensemble et sa complexité.
A vrai dire, le mot de repentance n’est pas de ceux qui nous tiennent particulièrement à cœur. L’auto flagellation religieuse, confite et moralisatrice qu’il implique, n’est pas pour nous charmer, d’autant qu’il prête ainsi le flanc à l’ironie vengeresse de nos Président/Cavaliere qui pourraient en profiter pour nous rechanter, en duo et en prime time, sur la première chaîne de nos télévisions: «J’ai la mémoire qui flanche!...»
Foin de repentance, le beau mot de Mémoire nous suffit. Certains croient devoir y ajouter celui de devoir ou celui de travail: «devoir de Mémoire, travail de Mémoire»…
Sans doute pour renforcer, en toute bonne foi, le sérieux du propos. Mais là aussi, nous craignons que la notion d’obligation ne finisse par peser trop lourd en suscitant involontairement une réaction de rejet.
Faisons lui confiance à ce mot et laissons le faire son chemin sans complément alimentaire. Essayons juste de l’accompagner de notre mieux avec vigilance mais en n’hésitant pas à prendre tous les chemins de traverse qui pourront se présenter…
Pour revenir aux années soixante, il y avait une autre chanson: «Nuit et Brouillard» de Jean Ferrat[4]. Une des premières et des rares chansons à parler de la Déportation.
En cette époque rock/twist, dite «Yéyé», où l’on écoutait «Salut les copains»[5] l’oreille rivée au transistor, Jean Ferrat chantait:
«Je twisterai les mots s’il fallait les twister
pour qu’un jour les enfants sachent qui vous étiez»
Et nous avons tous chanté cette chanson!…
Aujourd’hui le twist fait partie des monuments historiques mais il suffirait de mettre le mot slam à la place pour que la résonance se fasse.
Pour cette génération de l’après-guerre dont les parents avaient été muets, c’était souvent la première fois qu’ils entendaient parler de ce qu’avait été la Déportation.
C’est ainsi que la Mémoire s’est mise à chanter …
Nous pouvions commencer à poser (ou à nous poser) des questions et interroger les témoins qui étaient encore jeunes et qui commençaient à parler.
Dans les mêmes années, un écrivain français, Romain Gary[6], publiait un des premiers romans à traiter de ce que l’on n’appelait pas encore la Shoah: «La danse de Gengis Cohn». Romain Gary décidait alors de se souvenir de ses origines juives et de sa famille disparue dans les massacres d’Europe de l’est. Mais au récit et à l’émotion, il préfère la fiction, l’humour et la dérision. Au moment d’être exécuté avec les siens, au bord d’une fosse, son personnage, un comique juif du nom de Gengis Cohn, saute dans le subconscient du commandant SS qui commande l’exécution. Vingt ans après, ce Dibbuk est toujours là, à hanter l’âme de l’ancien SS devenu respectable commissaire de police d’Allemagne fédérale…
Le style diabolique de Gary déclenche le rire du lecteur sans que cela n’enlève rien à la conscience du tragique qui sous tend le récit. A l’époque les Anglo-Saxons (en particulier aux Etats-Unis), sauront apprécier ce livre que beaucoup d’Européens ont la chance d’avoir encore à découvrir.
Ainsi la Mémoire pouvait s’écrire et se conjuguer sur tous les modes…
Les années passèrent et les témoins, poussés par le désir et la nécessité de transmettre arrivèrent à parler de plus en plus. De grands films documentaires comme «Shoah» ou «Le chagrin et la pitié» changèrent notre regard collectif qui gagna en exigence et en lucidité.
Mais le temps, impitoyable, continua son chemin et l’on a pu entendre au tournant du siècle, l’écrivain Jorge Semprun[7] (auteur du remarquable livre sur la possibilité/impossibilité d’écrire l’expérience concentrationnaire: «l’écriture ou la vie») dire au cours d’un colloque sur la Mémoire, ce qu’il ne cesse de redire depuis: «Nous sommes à la veille de la disparition de tous les témoins de cette période tragique de notre Histoire. Tant que nous le pourrons, nous témoignerons mais lorsque nous aurons disparu la parole sera alors aux historiens, aux artistes et aux créateurs de fiction. Ce sera à eux de continuer…».
Nous ignorons si Roberto Benigni[8] avait entendu Jorge Semprun mais c’est à ce moment qu’il réalisa son film «La vita é bella». Œuvre magnifique qui osait aborder la mémoire de la plus grande horreur du siècle par la fable, la poésie, l’humour et le rire.
En reprenant la tradition de l’humour juif «très téméraire à cet égard», Benigni pense «qu’on peut faire rire sans blesser personne, parce que le rire nous sauve».
La première partie du film commence comme un conte de fée dont la toile de fond est l’absurde réalité de la bêtise du régime fasciste italien. Dans la deuxième partie qui nous confronte avec la réalité du camp, le regard du spectateur rejoint celui de l’enfant et «l’horreur du camp de concentration est si grande qu’elle semble feinte».
«La violence n’est pas niée. A l’instar des chambres à gaz, les morts sont bien là mais ils demeurent en marge de la scène».
L’idée de Benigni est que «certaines choses, qui se sont parfois usées d’avoir été trop nommées, pourraient à travers ce paradoxe et ce jeu d’irréalité, recommencer à étonner et à paraître impossibles».
Le film rencontra un très grand succès. Les critiques négatives vinrent surtout de gens qui décidèrent de juger et rejeter le film sans l’avoir vu ou de prétendues «autorités de la Mémoire» qui n’oublient qu’une chose: l’humour des Déportés et des survivants, qui ne manque jamais de percer dans les récits les plus terribles. L’humour, et parfois le rire, des détenus entre eux, qui leur a souvent, de leur propre aveu, permis de survivre. Ils l’ont souvent dit avant Benigni: «Le rire nous sauve».
Mon père a été déporté. Déporté politique au camp de Dora[9], il connut l’enfer de ce qui fut le dernier grand camp, le camp des armes secrètes d’Hitler crée en Août 43 et dont le bilan s’est soldé par 25.000 morts. Mon père a eu la chance de survivre et de revenir. Ainsi celui qui écrit ces lignes est le «bébé» du retour…
Comme presque tous les Déportés, il ne parla pas à l’enfant que je fus. Il fallu attendre l’adolescence puis l’âge adulte pour qu’il consente à me parler par bribes de son «indicible histoire». Comme beaucoup de ses camarades, ce n’est qu’à l’approche de la vieillesse qu’il décida de témoigner auprès des jeunes générations avant qu’il ne soit trop tard.
Il n’a jamais pu regarder un film qui traitait de la Déportation, de la résistance ou même de la guerre. Il craignait trop les cauchemars qui ne manqueraient pas de s’ensuivre.
Quand «La vita é bella» fut diffusé à la télévision sous le titre «La vie est belle», il refusa tout net de le regarder. Il l’enregistra cependant pour ses petits enfants. Quelques mois plus tard, il vint me dire qu’il venait de visionner un film formidable… C’était le film de Benigni.
«Ce type a tout compris» me dit-il, «il a tout compris parce qu’il traite de la folie qui est au cœur de cette horreur. Et si l’on oublie de parler de la folie on ne peut rien comprendre à cette histoire».
Mon père s’éteignait peu de temps après, me laissant, en plus du chagrin, le poids d’une Mémoire qui n’était pas la mienne mais dont je me sentais, en quelque sorte, responsable.
C’est alors que les mots de Semprun me revinrent à l’esprit… Je n’étais pas témoin (juste témoin de témoin…), ni historien mais j’étais comédien, homme de théâtre et j’écrivais pour le théâtre. Et c’est à ce moment que je ressentis la nécessité de raconter sur une scène de théâtre cette histoire impossible à raconter.
En partant de l’itinéraire de mon père, je pouvais traiter de la Déportation dans son ensemble.
En parlant de Dora, à la fois camp de concentration et usine modèle où se fabriquait des missiles, je pouvais parler de la science et de l’éthique, car le jeune et brillant ingénieur du nom de Wernher von Braun[10] qui dirigeait cette usine devint, après la guerre, le père de la conquête spatiale américaine jusqu’à l’arrivée du premier homme sur la lune!...
Ce qui explique, sans doute, «l’amnésie» générale concernant ce camp volontairement «oublié» durant de nombreuses décennies.
En partant du regard sceptique des enfants de Déportés (à commencer par le mien!) sur les commémorations avec sonneries militaires et gerbes, je pouvais parler de la transmission de la Mémoire. Il était temps d’écrire «De l’enfer à la lune»[11]…
Sur un plateau de théâtre désert quatre anciens Déportés attendent l’heure de la cérémonie…
Ils sont rejoints par deux de leurs enfants qui ne goûtent guère ce genre de rituel. Mais comment raconter cette histoire «indicible»?... Peut-être en partant d’un souvenir d’enfant, un arbre de Noël qui devient le sapin planté sur la place d’appel de Dora le 24 décembre 1944… Loin de tout réalisme, le ton est donné pour jouer sous le double regard des témoins et des enfants, une fable qui évoque par la magie du théâtre, du cirque et du music-hall, le cynisme d’un mal toujours prêt à resurgir.
La pièce a été publiée et jouée avec succès et continue de l’être mais je ne veux en parler ici que pour la valeur de l’expérience qu’elle peut représenter, confrontée à d’autres expériences.
Le 8 mai dernier se tenait au Luxembourg (Centre Culturel de l’abbaye de Neumünster), une table ronde sur la transmission de la Mémoire par le théâtre, en présence de Déportés survivants.
A travers les équipes théâtrales et les auteurs, «De l’enfer à la lune» rencontrait «Z!pf».
«Z!pf» est une pièce du grand (et jeune) dramaturge autrichien Franzobel[12] sur le camp de Zipf.
A Zipf, Kommando de Mauthausen[13], une brasserie («Zipfer bier!») servait de couverture à un camp de concentration où l’on fabriquait et testait dans les galeries souterraines, des réacteurs de V2. L’histoire Zipf rejoint ainsi celle de Dora.
On a souvent dit qu’en Autriche la Mémoire avait eu du mal à resurgir mais quand un auteur comme Franzobel et le Theater Ausruck s’en emparent, cela tient plutôt du feu d’artifice que de la lettre confidentielle!… Ils ont commencé par mettre en scène des commémorations en mêlant acteurs et témoins puis organisé un bal de la Mémoire où les témoins de tous bords et leurs descendants étaient invités… La pièce de Franzobel traite l’Histoire sur le mode épique, un peu à la manière d’un Brecht contemporain avec beaucoup de scènes rappelant le cabaret autrichien. Le spectacle se joue devant les restes d’un immense bunker devant un millier de spectateurs. Autour des acteurs professionnels qui jouent les rôles principaux, un grand nombre de figurants jouent, dans de grands mouvements de vagues humaines, la foule des Déportés ou les régiments de SS.
A première vue la mise en scène rappelle les grand spectacles populaires plus proches du «Son et Lumières» que de l’écriture dramatique. Mais ce choix n’est pas innocent. Le but de l’auteur et des créateurs semble d’utiliser un mode d’expression très populaire pour mieux le dynamiter de l’intérieur par la violence et la vérité du propos.
Car il est capital d’être toujours d’une rigoureuse exactitude historique sur le fond, pour mieux jouer de la forme, au risque de l’irrespect, pour atteindre l’essentiel. Libre ensuite au créateur d’inventer des formes, des résonances, des équivalences. L’important étant qu’elles parlent à un public d’aujourd’hui. Les Déportés présents à cette table ronde en étaient pleinement d’accord.
C’est en cela que le théâtre est passionnant. Il peut garder une distance poétique propre à faire fonctionner l’imagination du spectateur, en phase avec la parole de l’acteur, face à un bout de fil de fer barbelé posé sur le plateau dans le faisceau d’un projecteur... Simple moyen de pressentir ou d’atteindre l’essence des choses, là où un téléfilm réaliste ou un film hollywoodien, friands de surcharges émotionnelles et obsédés par l’idée de tout montrer, risquent d’atteindre l’effet contraire.
Ainsi la Mémoire pourrait se raconter, se conjuguer et se jouer sur toutes les formes de création artistique…
Sans doute, mais au-delà de la vigilance historique dont nous parlions plus haut, il importe de dire que parler d’une Mémoire, comme nous le faisons ici, implique en toute logique de s’ouvrir de même sur d’autres Mémoires sans aucune exclusive.
A quoi rimerait de parler du nazisme en refusant de parler de la guerre d’Algérie, du Chili, du Cambodge ou du Tibet… pour ne citer que quelques exemples parmi une liste qui pourrait remplir, hélas, plusieurs pages.
«Oserait-on prétendre» nous dit encore Benigni «qu’il y aurait des horreurs dans le nazisme et lui seul? Il faut voir quel visage prend aujourd’hui ce que l’on appelait autrefois le nazisme. Ces horreurs peuvent toujours se répéter. Qui nous assure qu’elles ne pourraient pas se répéter de nouveau, jusque chez nous, si nous ne sommes pas suffisamment attentifs, si nous ne nous immunisons pas contre cette folie, fût-ce en riant, d’un rire libérateur?».
Et d’ajouter: «mieux vaut en rire par avance»! Suprême sagesse…
A Paris le théâtre du Rond-Point[14], dont la vocation est de monter les auteurs contemporains, a placé la programmation de cette saison sous le vocable: «Rire de résistance», sage précaution également en ces temps de réaction ultra libérale et de dislocation culturelle…
Fracassa et Giangurlo, pour en revenir aux Matamores aux dents blanches qui se pavanent à la tête de nos deux pays, le savent bien: la Mémoire est indissociable de la culture. Donc si vous démantelez la culture… Il suffisait d’y penser. Plus de créateurs, plus d’emmerdeurs!
Mais détrompez vous Messeigneurs. Vous pouvez démonter à loisir les services de vos ministères, réduire et supprimer les subventions pour la création (encore un vilain mot qui vous fait peur!), donner encore plus aux gros et encore moins au petits et vous saouler au présent, jusqu’à plus soif, de votre propre image sur les écrans de vos chaînes publiques et privées, il en restera toujours un petit, un tout petit que vous n’enchaînerez pas…
Il surgira au coin d’une route, la strada, où vous ne vous risquez pas, sur un chariot rempli de toiles peinte. Quand il aura dressé ses tréteaux dans la poussière et dans le vent, il vous proposera de nous conter, une fois encore, vos brillants exploits imaginaires avant de vous ridiculiser par quelques coup de pieds au derrière bien sentis pour le plus grand bonheur du public. Et alors, pour la première fois de votre vie, vous le ferez rire!... Il sera temps alors pour Arlecchino, de quitter son rôle de servitore di due padroni… Car les padroni guidés par leur cupidité se retrouveront, cul par-dessus tête, enfermés à double tour dans la malle au trésor qu’ils convoitaient. Et tandis que Gelsomina dressera la voile, Arlequin vous emmènera en bateau (c’est bien son tour!) et tout en voguant doucement au fil de l’eau, il vous chantera les vers d’Apollinaire: «Mon beau navire ô ma mémoire…».
P.S.: Au moment où nous mettons en ligne, nous apprenons que le bateau d’Arlecchino vient d’aborder de l’autre côté de la Méditerranée… Il termine un film d’animation en forme de bande dessinée avec Ari Folman: «Waltz With Bashir». Cela raconte les massacres de Sabra et Chatila… Quant à la malle, elle aurait sombrée avec ses occupants au cours de la traversée. Dommage, le film est présenté à Cannes… C’est ce qu’on appelle rater la (les?) marche.
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[1] Editeur, traducteur, écrivain. La phrase d’exergue est tirée de «Les abeilles et la guêpe», Edition du seuil, Paris 2003.
[2] Chanson de Cyrus Basiak (connu comme écrivain sous le nom de Rezvani), Editions Warner Chappel, 1962.
[3] Jeune militant communiste fusillé en 1941 à l’âge de 17 ans. Le plus jeune des otages de Châteaubriand est devenu un des symboles de la résistance.
[4] Auteur, compositeur interprète. Grande figure de la chanson française dite «engagée».A remarquablement mis en musique Louis Aragon. «Nuit et Brouillard», Editions Barclay, 1963.
[5] Emission mythique de Daniel Filipacchi, d’une radio («Europe 1») des années soixante qui bouleversait le paysage radiophonique de l’époque.
[6] Grand écrivain français (1914-1980). Auteur d’une oeuvre romanesque considérable, encore trop peu reconnue en France. Prix Goncourt pour «Les racines du ciel» et pour «La vie devant soi» sous le pseudonyme d’Emile Ajar. «La danse de Gengis Cohn» est parue en 1963, Editions Gallimard, Collection Folio Poche. Adaptation pour le théâtre de Jean-Pierre Thiercelin sous le titre «Dans la forêt de Geist».
[7] Ecrivain né en Espagne en 1923. Arrêté en 1943 il est déporté au camp de Buchenwald. Opposant clandestin au régime de Franco. Scénariste (en particulier pour Alain Resnais) et auteur de nombreux livres dont «L’Ecriture ou la vie», Editions Gallimard 1994.
[8] Acteur et réalisateur de cinéma italien né en 1952. «La vie est belle» (1997) est primé à Cannes, aux Césars et aux Oscars.
[9] Dernier grand camp (Août 1943-avril 1945: 25.000 morts) du régime nazi, après la décision d’enterrer la fabrication des armes de représailles (V1 et V2) suite au bombardement du centre de recherche de Peenemünde sur la Baltique. Dora fut au début un kommando de Buchenwald.
[10] Wernher von Braun (1912-1977): brillant ingénieur allemand, il intègre le parti nazi et accepte un grade dans la SS. Il dirige le centre de recherche de Peneemünde, puis l’usine souterraine du camp de Dora. A la fin de la guerre, il négocie son départ pour les Etats-Unis et deviendra le héros de la conquête spatiale américaine. Il dirige les programmes Mercury, Gemini et Appollo jusqu’aux premiers pas de l’homme sur la lune en 1969.
[11] «De l’enfer à la lune» fut crée en 2005 et joué en France, en Belgique et en Allemagne. La pièce vient d’être montée dans une nouvelle mise en scène par la Cie Map d’Angers. Reprise en Novembre 2008. Diffusion 2008/2009.
[12] Pseudonyme de Franz Stephan Grieb. Jeune dramaturge autrichien né en 1967. Couronné dans son pays par de nombreux prix (Nestroy-theaterpreis). Egalement romancier, poète, auteur également de nombreuses pièces pour la jeunesse. «Zipf» sera repris en Autriche l’été prochain. Un projet européen commun devrait réunir en 2009/2010 les auteurs et les équipes artistique de «Zipf» et de «De l’enfer à la lune».
[13] Un des premiers camps de concentration du régime nazi ouvert en 1938 après l’Anschluss en Haute-Autriche. 118.000 détenus y ont été exterminés.
[14] Lieu de théâtre emblématique de Paris. Il fut le dernier théâtre créé par Jean-Louis Barrault et Madeleine Renaud. Dirigé depuis 2002 par le dramaturge Jean-Michel Ribes, il est consacré aux écritures contemporaines.